Cher Laurent Mauvignier

Cher, oui, pour vos livres et ce qu’ils ont permis d’ouvertures, pendant 3 jours d’atelier d’écriture en dialogue avec votre œuvre.

Cher pour la profondeur qu’on éprouve en vous lisant, cher pour votre obstination à traquer les silences qui privent l’homme d’une part de son humanité, cher pour votre posture — pour l’écriture “à hauteur d’homme” comme je l’ai souvent raconté pendant l’atelier –, pour ce que cette posture permet de travail sur les voix, sur le point de vue — sur l’homme comme être singulier, que le roman peut sortir des ornières des représentations que vous nommez clichés.

Cher, enfin, pour la réponse à nos lettres que vous avez déposée sur cette page (qu’on découvrira dans les commentaires).

Pendant 3 jours j’ai parlé de votre travail aux personnes rassemblées dans l’atelier, j’ai donné à entendre les voix dans vos livres et proposé de s’essayer aux formes qui structurent vos textes. J’ai parlé de cette phrase de Kafka que vous aimez citer, qui dit qu’en littérature, il s’agit de “trouver une parole vraie, d’homme à homme”. Nous y avons travaillé. En fin de parcours, j’ai proposé à chacun de vous adresser une lettre. Les voici. Vous y trouverez la diversité des points de vue et des voix qui fait la beauté de la littérature — qui fait la beauté des ateliers aussi.

Cher auteur kidnappé par Claire Lecœur,

Nous avons passé trois jours avec vous qui ne le saviez pas. Trois jours à « Mauvignier », avons-nous dit le dernier jour, dans un rire d’après l’intensité du contact entre vos univers et nos intérieurs – « Jubilatoirement bricolatoire » m’avait échappé la veille.

Trois jours, attendus comme une manne, à poursuivre des personnages à coup de mots, de sons et de souffles. À monologuer d’une tête l’autre, à dialoguer de notre mieux et frotter nos textes entre eux. À oser le motif répété et la vibration tenue le plus longtemps possible.

Vous nous donniez élan et permission pour poser nos histoires et leurs blancs, nos regards sur le monde, nos incompréhensions et nos révoltes dans de nouvelles formes – dans l’esquisse de nouvelles formes plus précises, moins narrées, plus incarnées. Nos Kirghizistan apparaissaient sur des cartes que chacun repasserait à l’encre plus tard.

Épuisée d’une fatigue qui remplit – l’atelier a ses contretemps de lectures tardives et vous écrivez beaucoup – je me vois pour regagner la ville dévaler une échelle virtuelle. Le travail étayé à votre œuvre nous aura élevés, offert des vues lointaines ou microscopiques, emportés vers des possibles, l’écriture avivée en nous.
Continuer, avez-vous écrit.
Anne Demerlé-Got

Cher Laurent Mauvignier,

Je lis des morceaux de vos œuvres à mes élèves. Je doute qu’ils comprennent tout (classes d’apprentissage). Ils n’ont pas besoin de tout comprendre, votre langue leur parle, les touche et résonne sans que moi-même je sache exactement comment. J’aime bien les énigmes. Je pense qu’il y a une voix qu’ils entendent parmi tout ce chamboulement des mots et de la syntaxe. Ils ne suivent pas vraiment mais ils entendent qu’il se passe quelque chose et ce qu’ils captent les subjugue. Plus que leurs portables et pendant dix minutes.

Alors quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai écrit (bien modestement) après les lectures et l’étude de certains de vos textes dans l’atelier de Claire Lecœur. Vous êtes contagieux ? Ça s’attrape donc aussi, la littérature, comme la grippe ?

Il ne s’agissait pas de faire comme vous. Mais tenter de trouver cette place d’écriture où l’on raconte aux autres ce qui nous est arrivé, d’homme à homme, directement, sans passer par un récit traditionnel.

Vous auriez dû venir. Je pense qu’on était de dignes débutants. On a répété. On a travaillé. On a creusé. Loin, loin, profond, avec cette exigence que montre la qualité de vos écrits. On en a bavé. Allez, oui, à vous je peux le dire, j’ai même pleuré. C’est que vous n’incitez pas à la gaudriole ! Entre le stade du Heisel, le tsunami, les agents de sécurité qui tuent, le suicide et la lepénisation des esprits, on est grave quand on vous écoute.

Vous, vos textes, ils vont à l’os, on ne fait pas semblant, on n’essaye pas de passer la pommade. Alors autour de la table, on s’est prêté à l’exercice, on a écrit en retirant tout le « gras ». Et à la lecture des textes, on a entendu des voix qui étaient très belles, même si on n’est pas encore au point tout à fait, parce qu’elles étaient vraies.

Je crois que c’est ça : pendant l’atelier autour de vos œuvres, on a vu « le trognon » de chacun, on n’a pas entendu ce que untel faisait, ou untel avait, non, on est resté dans le grave et on a vu les trognons.

Chapeau bas, Monsieur Mauvignier, et vous pouvez remercier au passage Claire Lecœur car elle a particulièrement bien su nous montrer où était votre trognon d’écriture, à vous.
Et il est beau.
F.

Cher écrivain dont nous avons pris soin pendant trois jours,

Je n’ai pas lu vos livres avant de participer aux trois journées d’atelier « Écrire avec l’œuvre romanesque de Mauvignier », ce fut tout aussi bien car je vous ai découvert à travers les yeux de Claire et de sa lecture passionnée. Vous n’étiez pas présent mais vos livres l’étaient – et bien vivants car animés par sa voix !

Quel jeu de cache-cache ! Vous étiez en suspension dans l’atelier ; vous nous percutiez ou vous nous frôliez ; nous nous étonnions et nous nous laissions flotter. Nous vous sentions, nous vous rejoignions et, alors que nous nous familiarisions avec l’un de vos textes, vous vous effaciez soudain, pour nous laisser partir vers notre écriture, en propulsant sur nous votre plus léger souffle. J’en fus au point de ne plus penser à vous en inventant mes dialogues et mes monologues, mais je sais maintenant que vous aviez laissé une trace qui vous est propre.

Je vous aurais reconnu si je vous avais rencontré dans mon texte car nous nous connaissions déjà un peu à la fin de la première journée. Cela n’arriva pas ; vous aviez tant de kilomètres d’avance sur moi. J’aurais bien aimé vous suivre parfois, en pénétrant dans le fourmillement et la raréfaction de mes mots mais vous étiez au loin, à m’attendre, du côté de chez Claire. Heureusement, je crois que votre patience, votre obstination et le mouvement de vos phrases agissaient en douce pour que je garde confiance et puisse dérouler mes images et mes idées.

Votre manière de dérouler vos personnages dans leur cadre, avec grande précision, m’a donné le souhait d’étoffer les miens, de prendre le temps de les explorer en détails dans leurs déplacements, gestes, sentiments et émotions, et de traquer le superflu pour ne pas piétiner inutilement. Il me reste à conserver cette intention en ligne de mire pour arriver à mieux voir…

Merci de nous avoir permis de faire bien des découvertes et peut-être d’écrire autrement et avec plus d’exigence.
B.

mauvignier-5

Je dépose les armes

Et donc elle dit ainsi, que ses discours sont là pour réveiller l’écriture en nous, et elle parle et elle parle et c’est quand qu’on écrit, je me dis, et je me dis plus rien, sa voix tamponne mes pensées, mes pensées se heurtent et je disparais, je n’entends plus ni mes pensées ni ce qu’elle dit, parfois pire que tout on écoute les textes des autres, des mots jaillissent je les attrape au vol certains comme des rubis, d’autres des couteaux brillants, certains de soie, un repas, des senteurs, parfois c’est une maison, les lignes de bâti me sautent au corps, les lignes de découpes aussi, mais c’est rare, la plupart du temps c’est un océan et je suis engloutie, un texte ? Non pas, plutôt la voix de la mère comme une vague qui me submerge et je disparais, puis quand la consigne est donnée, je tente de mobiliser mon intelligence, au moins de comprendre cela, comment faire, des rails, un squelette, tenir droit cette molasse qui nage en marée haute, le premier jour je me déplace à côté de l’homme pour la prise, elle dit cela devait arriver, elle si claire, et je refuse que ça arrive, moi je suis là pour le Cœur, et le Lieu, le corps et la peau de l’homme ne doivent en rien m’en détourner, alors je me redéplace et me met près du Cœur, et n’en bougerai plus.

Là. J’ai ma prise. Alors, j’écoute. Je tente parmi les rubis, les ficelles et les cailloux, le soleil et les grands arbres, les peintures et les défunts, la musique et le foyer de saisir ce qui fait Florence, Anne, Monique, Charles, Evelyne, Claire-Lise et Berthy. Leurs corps s’empruntent une forme et un dire. Leurs textes dessinent leurs tissus chamarrés et leurs accidents. Et mes lignes, les miennes, me convainquent de laisser tomber. Laisser disparaître et l’homme et le projet et le lien. D’apaisement en jeu, de joie en effacement. Jusqu’à ce que la plage, ma page, entière, soit balayée laissant apparaître les couteaux évidés.

Continuer dit-il, dit-elle, je ne sais plus. Je connais cette histoire. Cette femme et son fils je connais. Je dirai à la femme qui s’allonge qu’elle achète le livre qui la soignera, quant à moi, Continuer, avec les couteaux vides et les revolvers déchargés.
Agnès Benedetti

Pour se dire

Trois jours à écrire. La découverte des moteurs d’écriture agit comme une aire de lancement. Une aventure se prépare. Mauvignier est un tremplin au socle de la mobilité des ressorts de la création. Qu’en sera-t-il du collectif de cet atelier ?

J’ai senti des poussées intérieures très fortes pour l’éclosion de pensées mises en mots ; j’ai senti ces forces intérieures chez chacun ; la naissance de nouveaux horizons. J’ai senti des réactions aussi.

Le travail sur Mauvignier fait apparaître la polarité agir / réagir. Les textes les plus forts sont ceux qui répondent à l’agir de l’auteur. Lorsqu’il agit, il se dépasse ; lorsqu’il réagit, il se bat contre lui-même. Comme Prévert, je crains ce matin qu’on ne puisse jamais gagner un combat avec l’ange, cet ange qui est en nous. N’y va pas, tout est combiné d’avance, le match est truqué. La fin du poème est tellement tragique.

Cet atelier était comme une pause, une pose pour soi-même. Trois jours à écrire qui se transforment en désir de s’accorder trois heures par jour pour poursuivre. Puis-je me prendre ce temps en plus du reste ? Le soir, je m’enfonce dans le sommeil profond comme on ferme les yeux. Pas une once de retenue. Je m’éclipse si facilement. Quand je m’éveille, des mots me viennent, et depuis mardi 14 février, un fond veut prendre forme. Un chemin se dessine, bien en face, devant moi.
Devant nous ?
Charles Calamel

mauvignier-3

À Monsieur Laurent Mauvignier,

Il est désormais un rendez vous que je ne rate plus, c’est celui de la parution du dernier Laurent Mauvignier. Parce que c’est un rendez-vous avec l’humain, les drames ou les vicissitudes de la vie – là, tout de suite, on y est. À cause de cette excellence à faire exister, à force « d’usinage » de paroles singulières, des êtres vivant tout de suite. Sans ménagement, très vite on est avec eux, de leur coté, du coté de leurs blessures et de leur épaisseur humaine. Puis viennent les boucles de la mémoire, le chemin de mots et d’images qui emmènent ailleurs et encore ailleurs… « où j’ai laissé mon âme. » De lueurs en crépuscules jusqu’au sombre, et encore jusqu’au plus beau de soi-même – jusqu’à l’amour.

Je citerai ce moment où, dans Des hommes, cet homme détruit, déclassé, renié, ce « Feu de bois » — qui en effet se consume –, mobilise sa dernière énergie pour offrir à sa sœur bien aimée un bijou… et peu importe les moyens qu’il met en œuvre. Le geste maladroit, scandaleux aux yeux de tous. Le personnage donne là un aperçu du meilleur de lui même, de sa capacité d’aimer malgré tout. C’est un détail du livre, une pépite inaugurale.

Je dis merci. Je dis encore !
Monique Romieu-Prat

« Écrire avec Mauvignier », avait annoncé Claire Lecœur. Trois jours en compagnie de votre écriture, cher monsieur Mauvignier.

Je n’avais lu de vous que Dans la foule et je dois avouer que parfois je fus « emportée par la foule », mais parfois non. Et ce fut la bourrasque. Parce que votre écriture est une bourrasque. Qui va chercher loin en vous, qui vient parler au plus intime. De vos peurs, de vos émotions, de ce qui fait de vous un Humain.

Ces trois jours étaient pour moi particuliers. Je n’avais pas écrit depuis plus d’un an. Je revenais vers l’écriture. Des retrouvailles de moi à moi. Quel honneur – ou peut-être devrais-je dire quel bonheur, ou les deux – que d’avoir pu cheminer de nouveau avec une telle qualité d’écriture.

Je voulais juste vous dire merci. C’est chose faite.
Evelyne Rifkiss

En réponse à ces lettres : un signe de Laurent Mauvignier

Je ne sais pas comment vous remercier pour ces lettres si – j’allais écrire « gentilles », elles le sont, c’est sûr, mais ce n’est pas ça qui me touche, ou alors en surface, car ce qui me touche vraiment, profondément, c’est la confiance que vous me donnez, c’est un cadeau énorme, et la force aussi que vous me donnez, celle qui fait souvent défaut au moment de se remettre à sa table, de se dire que cette fois on n’y arrivera pas, si on a su, ou pu un jour y arriver…
Alors, à vous lire, tous, j’ai l’impression que l’écriture est cette voix possible d’homme à homme, oui, elle est là, elle circule, sans bruit ni gros media, à l’abri des mauvais regards, mais ouverte à tous, pourvu que chacun décide de l’entendre en lui, de la rejoindre.
Un grand merci à vous, et d’abord à Claire Lecoeur qui a mené cet atelier. Je suis très touché par ce que vous me dites.
A vous tous,
Laurent Mauvignier

mauvignier-2

Écrire Autour du monde

Qu’ils étaient beaux, ces 3 jours d’écriture avec l’œuvre de Mauvignier !

La profondeur de l’œuvre et la rigueur des formes ont agi comme des aimants pour les écritures de celles et celui qui s’étaient rassemblés autour de la table.

Sans doute le diront-ils eux-mêmes, dans les textes que je leur ai proposé d’écrire et de publier ici, dans un prochain article : il ne s’agissait pas de copier ou de faire du “sous Mauvigner”, mais de se laisser imprégner, et inspirer par la force de la langue et des images pour aller, en écho, ou en rebond, creuser à la recherche de ses propres images, de sa propre langue.

Nous avons suivi la progression de l’œuvre — depuis les textes intimistes du début jusqu’aux romans qui disent le monde à hauteur d’homme. Chacun, le dernier jour, avait trouvé un lieu d’énonciation personnel pour dire un visage du monde qui lui tenait à cœur et l’incarner avec des personnages qui soutiendraient l’enjeu d’une esquisse de roman.

Mais c’est si court, trois jours, quand on a plongé dans l’œuvre pour y trouver des ressorts qui mobiliseraient les écritures des participants — ces pièges à écriture qu’on invente, un peu comme des capteurs de rêves…

Alors j’ai gardé un dernier “piège”, pour une écriture Autour du monde sur trois demi-journées, que je vous propose dans le cadre de l’atelier Trouver sa voie dans l’écriture.

Autour du monde ? Une écriture qui dira notre monde et ceux qui l’habitent, à hauteur d’homme. Cet atelier est raconté ici.

Pourquoi écrire avec Mauvignier ?

mauvignier-4

Pourquoi écrire avec Mauvignier ?

“Il faut écrire à hauteur d’homme (…) oui, écrire en prenant le temps de l’homme comme mesure, et pas celui de l’actualité,”

disait Laurent Mauvignier interviewé sur Diacritick.

Il faudrait écrire “des personnages qui ont cette dignité, cette grandeur baignée dans l’indifférence de l’histoire – des personnages riches de leurs fragilités et de leurs blessures, de leurs échecs, mais aussi, toujours, d’un idéal, d’une force, d’une énigme qui les fait plus grands qu’eux-mêmes.”

Pourquoi, donc, écrire avec l’œuvre romanesque de Mauvignier ?

Pour dépeindre des êtres humains anonymes et fragiles — comme vous et moi — et les faire exister dans le bruit et le temps inhumain du monde ? Pour se placer à l’intérieur de ses personnages et chercher à quelles voix s’alimentera l’écriture : aux monologues qui ont initié le parcours de Mauvignier ? À la narration imagée et complexe de Continuer ? Aux dialogues — comme dans Le lien, où l’attachement indéfectible entre deux êtres nous est révélé en même temps qu’à eux même par l’unique voie des paroles qu’ils échangent après 30 ans de séparation ?

    “L. – On fera comme tu voudras, ne t’inquiète pas. C’est juste que si tu veux on peut changer et t’installer dans un endroit où pour l’été tu serais mieux, c’est tout.
    E. – On peut tout bouger, tout remuer ; mais… non, pas la chambre. Il ne faut rien toucher à notre chambre. C’est le seul endroit où je veux que rien ne bouge. Elle doit rester comme elle est, comme j’ai attendu avec elle.
    L. – Tu dis encore notre chambre ?
    E. – Oui, je le dis encore. Parce qu’après tant d’années… Tu vois, c’est comme ça, toujours notre chambre, au-delà de notre envie que ce le soit ou non. J’y ai passé tellement de temps.
    L. – Le chambre ; elle aussi je l’ai gardée avec moi pendant tout ce temps… Impossible de m’en défaire. J’ai dormi entre ses murs toutes les nuits que j’ai passées loin d’ici, dans les chambres d’hôtels, dans les baraquements. Et même dans les appartements des femmes, dans les bars où je m’écroulais quand j’avais trop bu. Je n’ai jamais pu m’arracher complètement au sommeil que je trouvais ici.”

“Un roman, c’est une vision du monde. Et si aucun roman ne change le monde, il en est tout de même une façon de le ressentir, d’y faire présence, d’en capter et d’en traduire la réalité autour de nous.”

Je parle ici du sublime, de cette idée qu’écrire c’est « tenter de répondre à cette question de savoir qui nous sommes tous ensemble et chacun pour lui-même, chacun dans cet ensemble, et comment cet ensemble regarde chacun.” (Laurent Mauvignier)

Pour être plus concrète (comme je le suis toujours dans les ateliers lorsqu’il s’agit de faciliter le passage vers l’écriture), il s’agira de chercher, pas à pas, les histoires d’hommes et de femmes dont chacun est porteur en leur donnant la chance de se déployer à travers les formes explorées pour Mauvignier. Pas à pas, proposition après proposition, texte après texte, chercher la lumière vive qui vient avec les mots lorsqu’ils ouvrent auteurs et lecteurs à la singularité de l’expérience humaine dans le grand bruit du monde.

Alors oui, venez écrire avec l’œuvre de Mauvignier si vous désirez couper dans le temps du réel un autre temps — celui qui fait naître, dans l’écriture, des images et des êtres qui disent — à hauteur d’homme — notre présence au monde.

Mauvignier

Écrire en dialogue avec l’œuvre romanesque de Mauvignier

Longtemps que j’avais projet de le mettre au travail, Mauvignier, dans mes ateliers. Quel meilleur moment que le creux de l’hiver pour suivre les sillons qu’il y a tracés dans la terre de l’écriture ?

(Mauvignier ne sera pas là “en chair et en os” n’est-ce pas, mais ses livres oui ; et avec eux son œuvre)

« Les livres qui font naître la complexité du monde, son épaisseur, à partir de la singularité des êtres, des expériences humaines, peuvent nous donner à penser la violence, les attentats, la solitude, mais aussi la solidarité, le partage, le besoin de vivre. Et nous montrer comment chaque vie est irréductible, irremplaçable. Voilà ce qu’un roman peut dire, ce à quoi il faut toujours ramener les choses et à partir de quoi on les interroge  : la vie. »
Laurent Mauvignier

Vous

Que vous ayez lu Mauvignier ou pas, cet atelier vous accueille si vous aimez écrire et désirez bénéficier d’un cadre favorable et vivifiant. Il vous invite à :

  • explorer les différentes formes narratives qui font l’œuvre romanesque de Mauvignier ;
  • avancer vers ce qui pourrait devenir vos territoires d’écriture en bénéficiant d’un accompagnement professionnel et de l’écoute de lecteurs avertis.

L’atelier

« Soucieux de rigueur formelle, Mauvignier saisit à hauteur d’homme les drames individuels, mais aussi collectifs ou historiques. À cet égard, Mauvignier est bien un écrivain de la voix, mais ces voix sont celles de situations psychiques éminemment partageables. » Dominique Viard

L’atelier propose de s’inspirer de la richesse et de la diversité des formes narratives déclinées par Mauvignier pour dire le monde et les liens entre les hommes – en chercher tant la complexité que l’éminemment singulier.

Récits monologués ou dialogués ; voix intérieures, voix polyphoniques ; orchestration de différentes situations narratives ; art du romanesque… avec Mauvignier nous nous ferons observateurs attentifs du monde et des hommes en suivant les sillons qu’il a creusés.

« Le roman nous sert à sortir de nos propres frontières, de nos propres clichés. C’est un outil que chacun peut se donner pour essayer de regarder ses propres émotions, de regarder ce qui nous anime. Dans la vie on apprend la dissimulation, le mensonge, la censure. On en arrive à ne plus regarder nos propres émotions que par le prisme d’images. Kafka dit que dans la littérature il s’agirait de trouver une parole vraie d’homme à homme. » Laurent Mauvignier

Objectifs

  • Explorer plusieurs formes narratives et comparer leurs effets
  • Se familiariser avec le travail d’incarnation du personnage en multipliant les situations narratives
  • Chercher un ressort dramaturgique à ses textes

Mauvignier

Aller à la page des ateliers