Rôder autour d’une âme…

Écrire une évocation, rôder autour d’une âme…

“L’intitulé de cet atelier au long cours m’avait attirée. Avant que la mémoire et le temps n’opèrent un tri sélectif, je ressentais le besoin de saisir tout ce dont je me souvenais de mon frère disparu. Ne rien oublier de lui : l’enfant que j’avais vu grandir, l’homme qu’il était devenu…

Je me suis engagée dans ce travail d’écriture sans imaginer à quel point il serait exigeant. Moments parfois presque joyeux mais aussi douloureux dans cette remémoration…

Mais ce travail d’écriture avec Claire m’a permis au fil des huit propositions de me dégager du drame vécu, de ciseler l’écriture, pour peu à peu, chercher les mots, non plus ceux du chagrin mais ceux qui évoquent mon frère de la façon la plus juste. Écrire ce qu’il était et qui le rendait unique parmi les hommes.

Les propositions de l’atelier m’ont guidée et je me suis laissé conduire comme une aveugle dans cette évocation. J’ai senti un engagement et une présence réconfortante (bien qu’à distance) dans les retours de Claire sur mes textes. Avec elle, j’ai rôdé, oui, c’est le mot juste, je me suis tour à tour approchée puis éloignée quand « la matière » à écrire était brûlante.

Ce travail d’écriture m’a aidée à traverser cet “après-lui” et m’a révélé, comme dans la photographie, tout ce que mon frère m’a transmis. Je peux maintenant en conserver la trace.
Merci Claire.”

Francine Pradier

 

Découvrir ici l’atelier Écrire une évocation par e-mail dont parle Francine

Nouvelle année, nouveau lieu, nouveaux ateliers

Je vis désormais dans un lieu où je prends soin d’une maison et d’un jardin. À Castelnau le Lez. (À moins d’une demi-heure en tram du centre de la belle et vivante ville de Montpellier.)

Par la fenêtre le rouge-gorge, ami du jardinier ; une colombe, une mésange – la belle lumière de la fin de journée sur le kumquat récemment mis en terre.

Cette maison où je propose désormais mes ateliers.

Vous aimez écrire et lire ? Vous aimeriez être soutenu.e sur les chemins de vos créations ? Vous pensez que la présence de lectrices et lecteurs favorables vous aiderait à avancer ?

Si vous habitez non loin de Montpellier, je vous invite à venir explorer le plaisir d’écrire des petites formes, deux samedis en février et mars.

Si vous écrivez déjà et désirez poser les bases d’un récit polyphonique à partir d’un thème qui vous tient à cœur – si vous êtes prêt.e à interviewer des personnes de votre entourage au sujet de ce thème avant l’atelier -, je vous invite à l’atelier Écrire en dialogue avec l’œuvre d’Olivia Rosenthal, 3 jours en février.

Vous n’avez pas de projet précis mais vous aimeriez écrire et êtes prêt.e à donner un ou deux week-ends de votre temps à l’atelier ? Je vous invite à l’atelier Trouver sa voie dans l’écriture, en mars, et/ou en mai.

Si, enfin, vous aimez la littérature qui s’écrit aujourd’hui et désirez vous inspirer du travail de deux auteures contemporaines, je vous invite à l’atelier Écrire avec les auteurs contemporains, sur deux fois deux jours, en avril et juin.

    “On écrit pour apprendre ce qu’on pense, et pour penser enfin jusqu’au bout ce qui végète, inabouti en soi.”
    Belinda Cannone, S’émerveiller

À vous une année douce, chaleureuse, vivifiante !

Écrire à Arles en juillet

Chaque été, les Rencontres d’Arles chahutent notre regard, d’un continent à l’autre. Elles nous rappellent à notre nécessité absolue d’exister.

Adriana Lestido

Cet été, Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d’Arles, présente ainsi leur 53° édition :

    “Un été des révélations, cela semble presque une évidence. Comment nous faire voir ce qui nous crève les yeux, mais qui prend tant de temps à apparaître, comme si la révélation ne pouvait être qu’une naissance forcée ? La photographie, les photographes et les artistes qui s’en emparent sont là pour nous rappeler ce que nous ne voulons ni voir ni entendre : pourtant, comme le rappelle Emanuele Coccia, « c’est donc au sensible, aux images que l’homme demande un témoignage radical sur son propre être, sa propre nature ».”

C’est à un dialogue entre images et écriture que je vous invite pendant cet atelier. Le matin vous découvrez les expositions qui foisonnent dans les différents lieux de la ville, accompagné.e.s de votre carnet et de ma proposition d’écriture. Vous prenez des notes, cherchant à saisir ce qui fait rencontre entre votre propre regard et ceux des photographes. Puis vous trouvez votre endroit pour laisser libre cours à l’écriture en vous inspirant de vos notes : vous préparez le texte que vous apporterez, l’après-midi, dans l’atelier.

Dans l’atelier, l’après-midi, je vous invite à quelques retouches et/ou approfondissements, puis nous partageons les textes et faisons des retours dans le cadre de l’écoute bienveillante et constructive qui fonde l’esprit de mes ateliers.


Je vous donne, en fin d’après-midi, une nouvelle proposition pour le lendemain.

Décrypter les différents visages des mondes qui nous entourent en dialogue avec ce que les photographes nous en délivrent…

Dans l’atelier, il s’agira de donner vie à des personnages rencontrés au détour d’une exposition, d’imaginer les mondes qui sont les leurs, d’imaginer aussi d’autres rencontres… Vous découvrirez le formidable potentiel du langage pour dire et comprendre notre temps et celles et ceux qui l’habitent.

(Il sera intéressant de disposer d’un ordinateur pour compléter vos rencontres avec les images par des recherches documentaires sur internet, si besoin.)

 

En dialogue avec l’œuvre d’Olivia Rosenthal

« Je passe par la parole des autres pour connaître le monde »

écrit Olivia Rosenthal lorsqu’elle parle de sa relation avec l’écriture.

Dans J’entends des voix, texte publié dans le recueil Devenirs du roman, aux éditions Inculte, elle présente sa démarche littéraire ainsi :

    “Écrire, c’est croire dans les vertus du langage comme mode d’apparition du monde.
    Ces apparitions, aussi fugaces soient-elles, ne viennent que si on les suscite. Il faut travailler l’apparition, la préparer pour la faire advenir, exactement comme on prépare une expérience scientifique. […] Ma méthode, celle que j’ai expérimentée et précisée au fil des années, repose sur l’entretien. Je passe par la parole des autres pour connaître le monde.
    L’entretien […] m’ouvre à un savoir. Écouter des ouvriers de chantier, des spécialistes du cerveau, des employés des pompes funèbres, des surveillants de prison ou des détenus, c’est se décentrer, c’est entrer dans un univers dont je suis habituellement, pour diverses raisons, séparée.
    [Mes interlocuteurs] aiment sentir que leurs mots ont du poids. […] Ils profitent de cette occasion pour faire ce drôle d’exercice : raconter quelque chose de leur vie, de leur métier, de leur activité, le raconter pour eux et pour moi.
    Mes interlocuteurs disent des choses que l’on entend jamais dans les médias.”

Dans un entretien publié sur remue.net, Entrer dans la langue de l’autre et la saisir de l’intérieur, elle dit : “Les entretiens permettent aussi à l’écrivain que je suis de sortir de chez lui, de ne pas être centré sur son propre univers, d’entrer en relation avec d’autres mondes, des personnes qui ne parlent pas comme lui, dont les vies sont très différentes. J’ai pu rencontrer des gens avec qui […] je n’aurais jamais eu l’occasion de parler et qui, par le biais de mon travail, se sont fait entendre. […] Enfin, ce qui me plaît dans l’entretien, c’est d’entendre la langue des autres. Écouter les gens parler, ça permet d’entrer dans les rythmes de l’autre, sa syntaxe, son lexique, ça modifie l’appréhension et l’usage qu’on a de la langue française et pour un écrivain je crois que c’est très important.”

    “Je crois que tout ce travail d’écoute a élargi ma connaissance des hommes, l’a complexifiée.”

Entrer dans la langue de l’autre, l’investir ; explorer les mille manières de faire apparaître la parole de l’autre et de l’utiliser en la faisant vivre dans un récit ; à partir des voix recueillies, poser les bases d’un récit polyphonique… tel fut notre travail dans l’atelier Écrire en dialogue avec l’œuvre d’Olivia Rosenthal.

    “En tant qu’écrivaine, je trouve important, nécessaire, utile, de m’exposer à la parole de l’autre, de rendre compte de l’écart entre cette parole et la mienne. C’est pour moi une manière de disponibilité au murmure du monde, à la variété des discours qu’il véhicule.”

Écrivant en dialogue avec son œuvre, inventant les récits qui ont fait vivre les voix que vous aviez recueillies, nous nous sommes souvenu qu’Olivia Rosenthal n’a, lorsqu’elle commence un livre, aucune idée d’où elle va. Elle ajoute que l’écriture est “un jeu de piste que je traverse moi-même.”
Nous l’avons suivie pendant les trois jours de ce bel atelier, à l’écoute du murmure du monde.

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Découvrir l’écriture en atelier

Je me souviens de ma première fois en atelier

Il y avait cet intense mélange d’attirance et de peur qui m’avait conduite à pousser la porte de ce monde alors inconnu. J’aimais lire, j’aimais dessiner, j’écrivais pour moi, je couvrais des pages de ces écritures qu’on appelle intimes, qui resteraient intimes… Comment osais-je penser qu’il serait possible de partager ces balbutiements ?

La première fois… Qui étaient-ils ces inconnus assemblés autour de la table ce jour-là ? Le temps a effacé les visages. Je revois le lieu, la table, la masse des corps autour… je retrouve presque les traits de l’animatrice… C’était il y a si longtemps.

Ce dont je me souviens très nettement, par contre, c’est tout à coup les voix qui s’élèvent, la diversité des textes lus après le temps d’écriture, et la parole de l’animatrice accueillant chaque texte. J’avais balbutié, tremblante, la lecture du brouillon qu’il avait fallu extraire de ses ratures. (Je ne savais pas ce que je lisais.) Alors cette parole est venue, qui souligne la trouvaille, accueille la singularité – cette parole qui valide et le texte, et l’effort de l’écrire.

J’ai tout de suite profondément aimé les ateliers. Cette écoute, la diversité des textes nés d’une même proposition, ces paroles qui vivifient le désir d’écrire… tout cela, découvert ce premier jour sans le savoir, est ce que j’ai, depuis, cultivé – qui est devenu mon métier.

Chaque fois, pour chaque personne poussant la porte de mes ateliers, provoquer la rencontre avec son écriture.

Je suis à vos côté sur le chemin d’écrire : je connais les obstacles, les techniques ; je vous montre les passages, vous donne les outils. Votre écriture est le lieu de notre rencontre.

La prochaine rencontre aura lieu le week-end des 20 et 21 novembre à Saint Germain-en-Laye.

Vous pouvez aussi venir faire naître une histoire, pendant 3 jours, du 25 au 27 octobre, toujours à Saint Germain-en-Laye.

Viendriez-vous pousser la porte de l’atelier ?

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Les ateliers de l’été

Cet été je vous propose deux ateliers d’écriture dans ce grand jardin qui vous offre le calme de la campagne à 30 kilomètres du centre de Paris, et l’ombre apaisante des grands arbres.

 

Dans le premier atelier

nous ouvrirons grand les fenêtres des écritures sur les voix, les personnages dans le récit et les différentes formes de narration, en écrivant en dialogue avec l’œuvre romanesque de Laurent Mauvignier.

« Il n’y a pas qu’une personne en nous, jamais. On me dit parfois que je fais bien parler les femmes, mais moi, ce qui m’intéresse c’est d’aller chercher en moi le vieillard que je serai peut-être un jour. Il existe déjà… De la même manière, l’enfant que j’ai été est encore là. Il y a des strates en nous… Et il y a tous les êtres que nous ne serons jamais et qu’en même temps nous sommes quand même… En moi, il y a aussi une petite fille qui a peur, qui est dans son coin… » Laurent Mauvignier.

Dans le deuxième atelier

j’accueillerai les personnes qui, ayant inventé un personnage, l’ayant caractérisé à l’occasion de quelques actions, quelques scènes, se demandent comment le faire avancer, et dans quelle histoire.

Nous travaillerons avec l’arc transformationnel élaboré par Dara Marks, dans Inside story : « Nos personnages grandissent et évoluent intérieurement en relation directe avec les conflits et les obstacles qu’ils affrontent et surmontent dans le monde extérieur. Le vrai triomphe est la victoire que les personnages remportent sur leurs propres limitations ».

La dynamique transformationnelle du personnage entraînera l’évolution de l’intrigue. Nous donnerons corps et chair à ce personnage afin de rendre vivante sa transformation.

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Tandis que je mettais en terre…

… les graines qui depuis deux mois montent dans l’entrée vitrée de la maison transformée en serre…

(Cosmos, Pavots, Pavots de Californie, Centaurée, Pieds d’Alouette, Coreopsis, Bidens, Aneth, Ammi, Lavatère, Centaurée, Escholttzia, Gypsophile… graines trouvées dans le jardin de Monet à Giverny après le premier confinement… Préparer le jardin pour l’été est le bonheur de ces jours-ci.) … Tandis que je mettais en terre les graines qui fleuriront le jardin cet été, deux places se sont libérées pour l’atelier du week-end prochain, les 8 et 9 mai, à Saint Germain-en-Laye. Nous travaillerons en dialogue avec Les Années, d’Annie Ernaux.

« Je n’ai pas cherché à m’écrire, à faire œuvre de ma vie : je me suis servie d’elle, des événements, généralement ordinaires, qui l’ont traversée, des situations et des sentiments qu’il m’a été donné de connaître, comme d’une matière à explorer pour saisir et mettre au jour quelque chose de l’ordre d’une vérité sensible. »

« C’était un printemps pareil aux autres, avec un mois d’avril à giboulées et Pâques qui tombait tard. On avait suivi les Jeux olympiques d’hiver avec Jean-Claude Killy, lu Élise ou la vraie vie, changé fièrement la R8 contre une berline Fiat, commencé d’étudier Candide avec les premières G, ne prêtant qu’une attention vague aux troubles dans les universités parisiennes relatées à la radio. Comme d’habitude ils seraient réprimés par le pouvoir. Mais la Sorbonne fermait, les épreuves écrites du Capes n’avaient lieu, il y avait des affrontements avec la police. Un soir, on a entendu des voix haletantes sur Europe n°1, il y avait des barricades au Quartier latin comme à Alger dix ans plus tôt, des cocktails Molotov et des blessés. Maintenant on avait conscience qu’il se passait quelque chose et on n’avait plus envie de reprendre le lendemain la vie normale. On se croisait, indécis, on s’assemblait. On cessait de travailler sans raison précise ni revendication, par contagion, parce qu’il est impossible de faire quelque chose quand surgit l’inattendu, sauf attendre. […]
Nous nous reconnaissions dans les étudiants à peine plus jeunes que nous balançant des pavés sur les CRS. Ils renvoyaient au pouvoir, à notre place, ses années de censure et de répression, le matage violent des manifestations contre la guerre en Algérie, les ratonnades, La Religieuse interdite et les DS noires des officiels. Ils nous vengeaient de toute la contention de notre adolescence, du silence respectueux dans les amphis, de la honte à recevoir des garçons en cachette dans les chambres de la cité. C’est en soi-même, dans les désirs brimés, les abattements de la soumission, que résidait l’adhésion aux soirs flambants de Paris. On regrettait de ne pas avoir connu tout cela plus tôt mais on se trouvait chanceux que ça nous arrive en début de carrière.
»

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Conditions pratiques : aller à la page de l’atelier Trouver sa voie dans l’écriture

Des naissances dans un jardin

Accompagner la naissance de vos personnages, les faire surgir ?

Le personnage ne dit rien, certes, « mais il est si passionnément désireux de passer dans la langue, d’être accueilli dans l’écriture, qu’il fait vibrer le langage en sourdine. (…) Alors le langage se met à remuer étrangement dans la pensée encore indécise de l’écrivain sollicité. Il remue, il remue, comme une eau inquiète, une lave en tourment, balbutiante. » Sylvie Germain, Les personnages.

Où se trouve l’inspiration, entre expériences et réalité et imagination ? Nous commencerons par explorer différentes sources d’écriture. Certains personnages viendront de ces espaces entre rêves et rêverie langagière où naissent les imaginations ; d’autres surgiront de vos expériences, de vos ascendances, de vos rencontres… Le deuxième jour, ils se seront invités dans vos textes, ils seront là.

« Un jour, ils sont là. Un jour, sans aucun souci de l’heure (…) Là, à la frontière entre le rêve et la veille, au seuil de la conscience. Et ils brouillent cette mince frontière, la traversent avec l’agilité d’un contrebandier. » Sylvie Germain, Les Personnages.

Dans l’atelier, pendant trois jours, alors qu’autour de nous dans le jardin jailliront les roses les lilas et les fleurs odorantes des orangers du Mexique, il s’agira d’écriture et de littérature ; de donner à ces personnages surgis dans vos textes la vie – le mystère ? la quête ? – qu’ils vous inspireront.

Qu’est-ce qu’un personnage littéraire ? Comment le rendre vivant, le mettre en mouvement, le donner à voir aux lecteurs au point qu’il reste inscrit, vivant dans leur mémoire ?

Ensemble, nous caractériserons vos personnages, leur donnerons du goût, de la chair, de la présence. Nous les verrons naître et grandir ; nous découvrirons leurs obsessions et leurs faiblesses, les lieux qu’ils arpentent, leurs abris, leur nécessité propre, leur façon d’habiter le monde. Nous chercherons leur singularité dans la langue.

« Que les corps se lèvent, marchent et l’espace de trois phrases, dans l’esprit des lecteurs, apparaissent, soient là et vivent. » Pierre Michon, Le roi vient quand il veut.

Nous utiliserons les outils de la dramaturgie pour dynamiser et complexifier vos personnages, les doterons d’un secret, les confronterons à des conflits. Texte après texte, vous les ferez progresser dans une histoire, vous esquisserez une intrigue.

Nous serons, tout le long de cet atelier, en compagnie de personnages nés de la littérature contemporaine. Pierre Michon, Laurent Mauvignier, Elizabeth George, Sylvie Germain, Maylis de Kerangal, Nathalie Léger, Michèle Desbordes, Pierre Bergounioux, Raymond Carver, Richard Brautigan, Pierrette Fleutiaux, Belinda Cannone, Régine Detambel, Jeanne Benameur, François Bon, Anne Dufourmantelle, Sophie Calle, Nicole Malinconi, Bernard-Marie Koltès, Sylvie Gracia…

Nous serons plus nombreux, le dernier jour, que les cinq ou six personnes réunies pour écrire dans l’atelier, et riches de ces autres nés de vos écritures – ces autres dont nous aurons pris soin, les accompagnant de la belle écoute de ce qui se trame et s’invente dans l’atelier.

printemps aux Buttes Chaumont

Ce qui sur le chemin permet d’avancer

“Plaisir. Plaisir de découvrir, chaque mois durant huit mois, une proposition d’écriture.”

Merci à Evelyne de nous raconter ici son expérience de l’atelier Écrire une histoire de vie par e-mail.

“Plaisir de découvrir, chaque mois durant huit mois, une proposition d’écriture. Plaisir d’en prendre connaissance, de la relire, la décrypter, s’y lancer, hésiter, y revenir… Écrire et puis attendre les commentaires de Claire. Attendre ce qui, sur le chemin, éclaire ou permet d’avancer. Ce qui permet de réfléchir, de donner un sens à ce qui est produit.

Parlons accompagnement : j’ai aimé qu’il soit gradué, distillé, m’amène en douceur vers ma propre écriture avec exigence, fermeté et générosité. J’ai aimé qu’il soit chaque fois ni tout à fait le même ni tout à fait un autre, donnant des repères et des appuis, des buts – guidant sans paraître y toucher.

J’ai dit générosité, j’ajouterai rigueur. L’accompagnement ne prend pas par la main mais indique un chemin à suivre. Il n’y a personne par dessus mon épaule, pas de modèle à recopier, mais des balises, des indications, des repères. Je pense à la lagune de Venise : si vaste et cependant pleine de routes tracées pour qui sait les lire – et la confiance en ceux qui les ont tracées.

Un autre élément à mon sens important : le contrat, l’engagement, la mise en jeu des deux parties. D’un côté, une proposition pensée, expérimentée, travaillée, pointue. De l’autre, une écrivaine en devenir, en gestation, en chemin mais aussi en dialogue. Je ne peux pas ne pas répondre à la proposition et en même temps j’apprends à jouer et à construire : un personnage, une histoire, un cadre, un projet d’écriture.

Et, j’insiste en reprenant le premier mot plaisir. Ce plaisir de se fondre totalement dans les mots, les lignes, je ne sais pas comment les appeler, sinon que se renouvelle à chaque fois le miracle d’y plonger sans m’y noyer, d’oublier le temps, mon âge, l’heure qu’il est, la saison, mon banquier, la musique des voisins. Découvrir, lorsque j’en émerge que la nuit est tombée, ou le jour s’est levé, ou qu’il n’est plus l’heure du thé (je ne bois pas de thé).

Reprendre quelque temps le courant de la vie puis revenir au texte, ne pas le reconnaître, recommencer parce qu’au fond de soi autre chose est tapi et qu’il faudra, quoi qu’il en soit, le débusquer. À la fin être satisfaite – je n’irai pas plus loin, pas cette fois. Je suis pleine de ce que j’ai écrit tout en étant légère : j’ai écrit.

Mois après mois, texte après texte, l’écriture s’installe, le projet se construit, je me l’approprie. Comme faire de la bicyclette, se surprendre un jour à pédaler seule et parier que très vite j’avancerai sans tenir le guidon.”

Evelyne Genevois

Ceija Stojka - Maison rouge 2018
Ceija Stojka – Maison rouge 2018

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Peut-être l’appellerons-nous plus tard la maison des ateliers ?

Peut-être m’y rejoindrez-vous, après la traversée de ces nuits les plus longues, de l’autre côté des fêtes ?

La maison aime accueillir les écritures, les ateliers.

Dans la maison, près du jardin au repos, nous avons ouvert le cycle Chantiers et, lundi dernier, le cycle Écrire avec les auteurs contemporains.

La prochaine fois ? Ce sera les 30 et 31 janvier, pour cet atelier ouvert à celles et ceux qui désirent arrêter le cours – trop – rapide des choses, le temps d’un week-end, et explorer l’écriture : Trouver sa voie dans l’écriture.

Après ? 3 jours d’atelier du 15 au 17 février, peut-être ? (“Peut-être”, je le retirais souvent de mes phrases, avant ce satané covid.)
Non, l’atelier n’est pas encore inventé, l’information viendra par ici.

Mais d’ici là, fermons portes et fenêtres sur les longues nuits, le temps de se demander ce qu’on va bien pouvoir trouver, comme vœux pour la nouvelle année, autres que : meilleure que la précédente !

Que cette période de la bascule de la nuit vers la lumière vous soit aussi douce que possible.
À bientôt !

la maison des ateliers

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