Écrire une histoire de vie par e-mail

« Ce travail que j’ai mené avec vous m’a enrichi et a fait « grandir » mon écriture. »

Nous ne nous connaissions pas, avec Chantal, le jour où elle s’est inscrite à l’atelier Histoires de vies par e-mail. Nous avons travaillé à distance, elle en Ardèche et moi sur les routes où me mènent mes interventions, sur huit séances, sans nous rencontrer autrement que par le biais de son écriture, et de mes retours sur ses textes.

« J’ai eu beaucoup de doutes quant à ma capacité à arriver au bout de cette histoire mais vos retours me motivaient et me faisaient partir sur des pistes auxquelles je n’avais pas pensé. »

L’histoire que Chantal voulait écrire, est celle d’une enfant juive à qui sa mère a toujours caché ses origines. La mère s’était cachée à la campagne avec ses deux enfants pendant la guerre. Ensuite, le secret sur les origines a duré — toute la vie de la mère et jusqu’après sa mort.

« Au début je me demandais pourquoi passer par toutes ces étapes pour en arriver à écrire un texte. Mais toutes les séances d’écriture m’ont servi pour les séances finales, quand vous m’avez invitée à écrire mon récit. J’ai découvert que j’allais puiser dans ces textes initiaux pour enrichir mon texte final, lui donner de la consistance et le rendre intéressant. »

Le récit s’est écrit en deux temps, entre le présent de la lecture d’une lettre laissée par la mère à ses enfants, chez un notaire — quand elle leur dévoile après sa mort le secret de leurs origines –, et les réminiscences du passé, la poids de ce secret pendant la guerre.

« J’ai découvert aussi l’attachement que l’on pouvait avoir pour un personnage. Comment se mettre en quelque sorte dans sa peau pour lui donner chair, crédibilité, force et vie. »

Le récit est vif, incarné. On s’attache à cette fillette obstinée qui sait bien que quelque chose ne tourne pas rond et qui continue à vouloir découvrir ce qu’on lui cache, malgré les dénégations de sa mère.

« J’ai même eu comme une frustration en le quittant. J’avais l’impression qu’il avait encore des choses à dire. J’aurais voulu aussi faire vivre d’autres personnages de l’histoire. Comme une envie de reprendre mon récit et de le continuer. Mais ça c’est une autre histoire ! »

Parler de son écriture à une personne inconnue n’est pas simple. Nous avons construit cet accompagnement à deux, et la vie et le travail ont permis que la confiance s’instaure, malgré l’éloignement. Un texte est né, étape après étape. Ainsi qu’un autre regard sur l’écriture.

« J’ai appris à être beaucoup plus exigeante avec mon écriture et ça, il ne faut pas que je le perde.
Chantal Miel »

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