Écrire le voyage en Voix vives

Chaque jour, à Sète, pendant le festival des Voix vives

… chaque jour, entre le ciel très bleu et le bleu profond de la mer, lectures et rencontres portent haut les voix des poètes dans les ruelles et sur les places, dans les jardins ou sur le port — parfois sur un bateau au fil de canaux.

Cette année, nous écrirons le voyage. Votre voyage en Voix vives tressé des voix des poètes ? D’autres voyages dont les souvenirs s’éveilleront au contact de la Méditerranée ? D’autres voyages encore, plus intimes — intérieurs ? L’atelier vous invite à chercher comment le voyage résonne en vous, à écrire à partir de ces traces et expériences sensibles.

L’atelier offre un espace de création littéraire à l’écriture du voyage. Explorant ce que le voyage permet d’écrire, vous chercherez quelles formes de narration appelle votre propre voyage : entre fragments, récit ou carnet de voyage.

Le matin, vous flânez dans le festival et trouvez votre endroit pour écrire en dialogue avec la proposition que je vous ai donnée la veille.

L’après-midi nous nous retrouvons près de l’eau, un peu en retrait de la foule festivalière, sur la pittoresque Pointe Courte filmée par Agnès Varda, près de l’étang de Thau. Nous nous réjouissons ensemble des horizons et es mondes que nous rencontrerons dans vos textes, et préparons la cueillette du lendemain.

Le soir, si le désir nous y pousse, nous prolongeons la journée par un repas dans l’un des lieux du festival, près des canaux, à la Pointe courte, dans un jardin, ou en hauteur, d’où l’on voit la mer, le port, et même l’étang de Thau.

Nous terminerons ensemble l’atelier par la soirée de clôture du festival, le samedi 28 juillet, dans le parc Simone Veil où, l’année dernière, avait eu lieu cette rencontre.

Pluie de poèmes sur Sète

Le soir, après avoir lu la cueillette du jour à l’atelier, nous quittons la Pointe courte pour rejoindre le festival des Voix vives.

“Le poème est lui-même un chemin”
Horia Badescu, Grèce

 

J’écoute d’une oreille tendu vers la nuit marchant écartant la brume de mon propre cœur”
Enan Burgos, Colombie

                                 

“Greffer la vie avec espoir au vent fou du jour suivant”
Estève Salendres, France

 

“La poésie se définirait-elle comme un cadran solaire, cadran des solitudes, zone libre, chant bleu, appel de la forêt et de la nuit ?”
Luc Vidal, France


“Si nous plantons des balles, que poussera-t-il dans la terre ?”
Nasser Rabah, Palestine

 

“Aujourd’hui encore, parfois, tu peux avec la clé d’un simple trèfle ouvrir le monde”
Yannis Rítsos, Grèce

 

“Ne refuse pas l’infini, son goût d’ailleurs, sa démesure”
Colette Gibelin, France

 

 

“Et tu m’avais dit qu’il faisait doux à l’intérieur des mots”
Marianne Catzaras, France

“Dans chaque silence mûrit un mot, dans chaque parole, un silence”
Horia Badescu, Roumanie

“Je n’avais aucune arme, seuls mes rêves m’accompagnaient”
Salah Faïk, Irak



“Le temps erre, et tu ne peux pas le voir”
Roland Pécout, France

 

 

“Il ne reste que des espoirs à faire voler avec nous”
Charles Flores, Malte

 

“Tout n’était que fanfare, le noir aussi était de l’or”
Rino Cortiana, Italie

 

“La lumière invente encore notre regard, l’arbre invente un autre nuage”
Luiz Mizon, France/Chili

 

 

Oui, il pleuvait hier soir des poèmes sur Sète et la lumière était dans tous les yeux.

Frères migrants aux Voix vives

Sète, juillet 2017, Festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée



“La poésie chemin de paix”, lit-on sur le programme du festival. L’appel se fait entendre dès samedi soir, au parc Simone Veil, lors de la magnifique lecture de Frères migrants de Patrick Chamoiseau par Isabelle Fruleux accompagnée de Zacharie Abraham à la contrebasse, et Laurent Maur à l’harmonica. 

 

“Les poètes déclarent qu’aller-venir et dévirer de par les rives du monde sont un Droit poétique, c’est-à-dire : une décence qui s’élève de tous les Droits connus visant à protéger le plus précieux de nos humanités ; qu’aller-venir et dévirer sont un hommage offert à ceux vers qui l’on va, à ceux chez qui l’on passe, et que c’est une célébration de l’histoire humaine que d’honorer la terre entière de ses élans et de ses rêves. Chacun peut décider de vivre cette célébration. Chacun peut se voir un jour acculé à la vivre ou bien à la revivre. Et chacun, dans sa force d’agir, sa puissance d’exister, se doit d’en prendre le plus grand soin.”
Vous pouvez découvrir ici la Déclaration des poètes

“Nous sommes toujours contemporains d’une barbarie que nous ne voulons pas voir”, dit le lendemain Patrick Chamoiseau. “Politiquement nous avons à construire un nouveau cadre de l’hospitalité, il faut retrouver ce goût créatif d’essayer de comprendre comment pourrait fonctionner un monde où les frontières ne seraient pas de guillotines.”

 

C’est à la fin d’une année marquée par la visibilité d’un phénomène historique majeur “que cet homme-écriture a rédigé un texte qui est, à son image, à la fois un essai, un poème et un manifeste, un appel et une prière.” Voir ici l’article d’En attendant Nadeau

Lire ici la belle critique de la Librairie Charybde sur Frères migrants

 

“Les flux migratoires sont comme un réveil du sang de la terre”, disait Patrick Chamoiseau lors d’une interview par Libération

Patrick Chamoiseau qui écrit aussi dans Libération : « Comme l’amour, le bonheur est une compétence de notre imaginaire que nous devons apprendre à développer en nous. Il rassemble nos perceptions, les soulève dans l’ordinaire d’un simple instant. Sa présence (étrangère aux joies grasses qui s’épuisent) peut ne pas se ressentir. Considérons alors cet art : retenir les épiphanies qui amplifient notre sensibilité au seul fait d’être en vie.”

C’est à ces épiphanies que je vous invitais, hier, vous qui m’avez rejointe à l’atelier Flâneries et écriture au fil des Voix vives à Sète

Flâneries et écriture au fil des Voix vives à Sète

Chaque jour, à Sète, pendant le festival des Voix vives

… entre le ciel très bleu et le bleu profond de la mer, chaque jour lectures et rencontres portent haut les voix des poètes dans les ruelles et sur les places, dans les jardins ou sur le port — parfois sur un bateau au fil de canaux.

Chaque jour nous nous retrouverons pour un rendez-vous d’écriture : je vous proposerai thème et trajets pour vous guider dans les ruelles à la recherche des voix qui inspireront vos textes – fragments, voix et personnages naîtront de vos écritures qui se feront mémoire de vos flâneries, traces de vos rencontres, écho sensible de vos impressions.

En fin de journée, nous nous retrouverons près de l’eau, un peu en retrait de la foule festivalière, sur la pittoresque Pointe Courte près de l’étang de Thau. Nous nous réjouirons ensemble des récoltes du jour et préparerons la cueillette du lendemain.