Écrire aux Buttes Chaumont, repérages
Je suis dans les livres, je prépare l’atelier…
… je laisse les livres, rejoins le parc derrière des grilles…
(s’agit-il d’une frontière ?)
j’entre par la porte Bolivar… déjà le chant des oiseaux autour du pavillon du brigadier…
ai-je quitté la ville ?
« Décrire l’espace : le nommer, le tracer, comme ces faiseurs de portulans qui saturaient les côtes de noms de ports, de noms de caps, de noms de cirques, jusqu’à ce que la terre finisse par ne plus être séparée de la mer que par un ruban continu de texte. »
je fais le tour par les hauteurs côté Simon Bolivar…
je le croise lui, puis
elles
et eux…
« Il n’y a pas un espace, un bel espace, un bel espace alentour, un bel espace tout autour de nous, il y a plein de petits bouts d’espaces »
… des couleurs, des odeurs, des cerisiers en fleurs…
« Travaux pratiques.
Observer la rue, de temps en temps, peut-être avec un souci un peu systématique. S’appliquer. Prendre son temps. »
… le sequoia d’Amérique, le sophora penché sur l’eau, le févier, le noisetier de Byzance, l’orme de Sibérie, les cèdre du Liban, le saule et les deux ginkgos bilobas, les hêtres pourpres… les reliefs abruptes, le belvédère, le temple, le pont suspendu…
« Ou bien, plutôt, découvrir ce que l’on n’a jamais vu, ce qu’on attendait pas, ce qu’on imaginait pas. »
Une profusion de signes dont je n’ai saisi qu’une infime partie.
Jean-Charles Alphand est à l’origine de ce jardin inouï.
Il a voulu ce temple,
« Notre regard parcourt l’espace et nous donne l’illusion du relief et de la distance. C’est ainsi que nous construisons l’espace : avec un haut et un bas, une gauche et une droite, un devant et un derrière, un près et un loin. »
Le livre avec moi : Georges Perec, Espèces d’espace.
Vous pouvez lire ici un texte écrit sur ce jardin : Un jardin dans la ville