Rôder autour d’une âme ?

« Comme il n’est pas possible de connaître l’âme d’autrui, on peut tout juste rôder autour. » Carlos Liscano.

Voilà, c’est à cela que j’aimerais vous inviter : rôder autour de l’âme de quelqu’un qui a compté pour vous, en écrivant.

Quelqu’un ? Aussi bien un, ou une, qui a occupé avec éclat le devant de la scène, qu’un autre, ou une autre, qui ne serait présent – ou présente – que sur votre scène intérieure, car il ou elle aurait compté pour vous.

« Il avance, tête courbée, pour échapper aux ciels et aux plafonds, chaque femme qu’il croise porte une arme dans son sac, sous son manteau, dans les fleurs de son bouquet, il en tremble de peur, il la suit, tente de s’en assurer en la dévêtant, elle nie, elle crie, elle appelle au secours, on appelle ça une tentative d’agression, les lignes se brouillent et se précipitent, pourtant il peint, la nuit, très vite, entre une bouteille de vin vide et une bouteille de vin pleine, des toiles éclatantes d’énergie et de vitalité, des écoliers en noir, des canards en jaune, des ciels bleus, des neiges blanches, dans son regard hébété, ses traits défaits par l’effroi des jours ses yeux résistent, enregistrent le chocs, le compte des déboires et des rechutes. »
Dominique Dussidour, Si c’est l’enfer qu’il voit.

Nous nous inspirerons de l’esprit de la collection L’un et l’autre autrefois dirigée par Jean-Bertrand Pontalis, chez Gallimard : « écrire des vies, mais telles que la mémoire les invente, que notre imagination les recrée, qu’une passion les anime. Des récits subjectifs, à mille lieux de la biographie traditionnelle ».

« Je l’envie. Ce chemin qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort, je sais comme il fut aride, douloureux, décevant sans cesse, et dans quelle solitude il le parcourra. Mais, si tôt dans une vie d’homme, et de façon si certaine, savoir que là est son destin, sa tâche, sa nécessité absolue, douter toujours de l’accomplir vraiment, mais jamais de la route à suivre, et témoigner de ce que l’on découvre, donner à d’autres hommes des yeux qu’ils ne connaissent pas, et le donner si généreusement qu’ils ne pourront éprouver que la gratitude et non l’envie… voilà ce que j’envie. »
François Gantheret, Petite route du Tholonet.

Quelles fictions naîtront de la contemplation d’une présence intérieure, ou de la recherche documentaire ? Nous procéderons par évocation plus que par reconstitution, laisserons aller la rêverie narrative, ses incertitudes.

L’un et l’autre : vous et votre héros secret ; entre vous, un lien intime et fort. Alors oui, vous chercherez à saisir ce qui vous échappe, dont vous êtes pourtant habité.

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