ateliers claire lecoeur

ateliers d'écriture de création

Menu

Aller au contenu
  • Accueil
  • Ateliers d’écriture
    • Trouver sa voie dans l’écriture
    • Écrire avec les auteurs contemporains
    • Chantiers
  • Ateliers par e-mail
    • Petites formes par e-mail
    • Faire surgir un personnage par e-mail
    • Commencer un récit long par e-mail
    • Écrire une histoire de vie par e-mail
    • Écrire une évocation par e-mail
    • Écrire le voyage par e-mail
    • Formation Accompagner l’écriture en atelier
    • Formation Recueillir des histoires de vie
  • Accompagnements et lectures diagnostic
    • Accompagnements à l’écriture
    • Accompagnement à l’évolution des pratiques
    • Lecture diagnostic
    • Retravailler et aboutir un manuscrit
  • Formations à l’atelier d’écriture
    • Formation à l’atelier décriture
    • Analyse de la pratique d’ateliers
    • Supervision
  • L’écriture des pratiques en institutions
    • Recueillir des histoires de vies
    • Écrire au sujet d’autrui et pour autrui
    • L’écriture des pratiques
    • Écrire un ouvrage sur les pratiques
    • Écrire et analyser les pratiques
    • Créer et animer un blog institutionnel
  • Qui suis-je ?
  • Contact
  • Blog
  • Traversée

Archives par mot-clé : ecrire au sujet d’autrui

Restaurer une relation vivante avec l’écriture

27 juin 2016 par claire lecoeur

Depuis vingt ans je rencontre des professionnels des métiers de l’humain — travail social, éducatif, médico-social, psychologique, judiciaire — qui se trouvent en difficulté avec l’écriture professionnelle, lorsque j’interviens en formation.

Pourtant, ces professionnels savent écrire. Ils le montrent dès que je propose de raconter une rencontre avec une personne suivie ; ils le comprennent dès qu’ils se trouvent dans le cadre d’une écriture accompagnée – c’est-à-dire une écriture demandée puis accueillie de façon bienveillante et constructive, lorsque les textes qui viennent d’être écrits sont lus oralement par leurs auteurs dans le groupe.

Pourtant, ces professionnels savent aussi penser leurs pratiques : les récits produits en formation plongent en effet les lecteurs au cœur de la difficulté humaine et des projets qu’on tente de faire avec le vivant rencontré.

Alors, qu’en est-il de ces difficultés ? Peur de n’être pas assez objectif, pas assez à distance, comme le demandent les normes de l’écriture professionnelle… peur de n’être pas compris dans son écrit, de trop se dévoiler en écrivant ce que l’on pense de l’autre… peur de trahir la confiance donnée, ou, plus simplement, de se tromper dans son analyse… peur de la responsabilité humaine : des décisions que prendront les lecteurs à partir de son propre écrit…

J’ai longtemps pratiqué ces écritures avant d’intervenir sur le sujet en tant que formatrice. (Je l’ai raconté ici.) J’appelle ces écritures : « Écrire au sujet d’autrui ». Je pense — et cette pensée est vérifiée par l’expérience — qu’écrire devient plus facile dès lors qu’on comprend qu’il s’agit d’un processus où doutes et questions nourrissent la construction, étape après étape, de la pensée qu’on va transmettre.

Rencontrer des lecteurs favorables et ouverts, dans les groupes de formation, permet de penser autrement les enjeux de ces écrits professionnels — en apprenant, notamment, à se représenter les besoins des lecteurs.

Mais laissons plutôt la parole à des personnes qui ont fait l’expérience de ces formations. Six groupes différents (en institution ou en centre de formation), des métiers différents (psychologues judiciaires, équipe pluridisciplinaire d’action éducative en milieu judiciaire, équipe médico-sociales en internat pour enfants handicapés, éducateurs en formation initiales) disent ce qu’ils ont compris de l’écriture après l’avoir pratiquée de façon active et intensive, en formation.

Psychologues judiciaires

“C’est la première fois que je trouve du plaisir à écrire et à lire, à oser.”
“La formation m’a permis de faire le lien entre processus d’écriture et processus du travail clinique : la pensée se construit par étapes.”
“Plaisir de l’évasion et, en contraste, solitude de l’acte créatif. La formation m’a donné envie d’humaniser mes écrits.”
“L’écriture est un engagement, un pas vers l’autre.”
“J’ai opéré un profond travail de connexion avec moi-même.”
“Il y a de l’inconfort à se dévoiler devant les autres, mais le cadre permet de dédramatiser.”
“J’ai pu me reconnecter à moi-même et aux autres, grâce à leurs écrits.”
“J’ai lâché prise.”

Une équipe pluridisciplinaire de protection judiciaire de la jeunesse

“Il faut oser donner son point de vue pour ne pas dépersonnaliser nos écrits.”
“Écrire c’est aider le lecteur à se représenter de qui on lui parle.”
“Écrire implique de s’engager, de sujet à sujet. Écrire demande d’être clair dans ses arguments et son positionnement.”
“Mieux vaut donner à voir plutôt que d’affirmer une pensée sans l’argumenter.”
“Détenons-nous une vérité sur l’autre ? Écrire demande un engagement personnel, toujours sans certitude de ce que nous avons compris, de ce que le destinataire comprendra.”
“Rester plus proche de ce qu’il se passe réellement, dans mes écrits.”
“La méthode est très intéressante : commencer par lancer sur la feuille me permet de savoir où je vais dans mon écriture en me relisant. Et la relecture par des tiers avant d’envoyer : on peut omettre l’essentiel si on ne se relit pas.”

Éducateurs et AMP en internat pour enfants handicapés

“J’ai pris confiance en moi, je me suis mise à parler plus au travail.”
“J’ai appris à ne plus avoir peur du regard des autres en découvrant qu’en fait, je savais écrire.”
“J’ai été surpris de savoir raconter la prise en charge d’un jeune, j’ai compris comment on pouvait déplier un écrit.”
“J’attendais quelque chose de carré, des normes, j’avais peur. J’ai apprécié de passer par le ludique avant de revenir au professionnel. ”
“Je ne m’imaginais pas savoir autant de choses sur le jeune que j’ai écrit pendant la formation.”
“Je me suis surpris à écrire, j’ai abordé l’écriture professionnelle différemment. Cette formation devrait être proposée à tous les professionnels.”
“On se sent capable de réfléchir et d’écrire.”
“J’ai plus de facilité à trouver mes mots.”
“On est tous capables d’écrire et de se faire comprendre !”
“Faire connaître notre travail, apprendre à captiver l’autre.”

Psychologues judiciaires

“Cette formation a été un océan de liberté intellectuelle. Mes retrouvailles avec l’écriture me donnent des ailes.”
“Beaucoup de plaisir et d’émotions à entendre les situations très émouvantes écrites par les collègues.”
“Je me sens nourrie et recentrée sur ma propre créativité. L’écoute des textes a été comme une bulle bienveillante et bienfaisante.”
“J’ai aimé écouter mes pairs. J’aimerais mettre plus de moi dans mes premiers jets.”
“Une expérience vraiment nouvelle, très forte – j’ai découvert une autre façon d’écrire, j’ai été ressourcée.”
“Le climat bienveillant facilite le dévoilement de sa pensée dans l’écriture.”
“J’ai appris à écrire progressivement, par petites touches. C’est un vrai cheminement.”
“Une nouvelle façon de voir l’écriture professionnelle.”
“La formation ouvre beaucoup de portes, sur soi et sur l’écriture.”

Une équipe médico-sociale en internat pour enfants handicapés

“Je me suis sentie décomplexée, je me mettrai moins de barrières avant d’écrire.”
“J’ai compris que nous avons tous la capacité d’écrire même si nous ne le savons pas.”
“J’ai aimé être recentrée sur mon travail en écrivant d’une autre manière. J’ai aimé les interactions entre nous.”
“J’ai découvert que je pouvais écrire.”
“On a croisé les regards des différents professionnels de l’équipe et trouvé des échos.”
“Je me sens un peu rassurée sur ma capacité à écrire. Je dois commencer par regarder l’autre, celui sur qui j’écris. Je me sens plus en confiance pour être lue.”

Éducateurs spécialisés en formation initiale

“Je retiens l’importance du premier jet pour mettre ses pensées sur le papier ; cela permet la matérialisation de la pensée.”
“Je retiens qu’écrire est un processus, qu’il est important de commencer par un premier jet, que je dois prendre soin d’argumenter ma pensée pour l’adresser au lecteur.”
“J’ai compris comment éviter les jugements de valeur involontaires en me rapprochant de mes propres mots.”
“Je me souviendrai de l’importance de donner des détails vivants pour éviter les généralités qui ne disent rien de la personne.”
“J’ai compris la portée de l’écriture, l’importance de se relire avant d’envoyer.”
“J’ai compris qu’il y a plusieurs lectures pour un même texte, que chaque lecteur fait sa propre lecture, et qu’on ne peut pas l’empêcher.”

 

Rosé Luis Cuevas MexiqueRosé Luis Cuevas Mexique

 
Voir les formations aux écrits du travail social

Publié dans FORMATIONS | Tagged écriture professionnelle, comment écrire en tant qu'éduc ?, ecrire au sujet d'autrui, formations aux écrits professionnels, travail médico-social, travail social | 2 commentaires |

Mes mots sortent de la bouche du juge

6 mars 2015 par claire lecoeur

Restaurer une écriture vivante dans les métiers de la relation ?

Depuis 25 ans, je forme des professionnels du travail social à l’écriture professionnelle. J’interviens dans toutes sortes d’institutions, auprès de toutes sortes de métiers — j’ai coutume de les nommer « métiers de l’humain », ces métiers où la relation est au centre. De même ai-je coutume d’appeler les écrits professionnels des écrits au sujet d’autrui, de façon à ce que le sujet — la personne — se trouve introduit dans les mots.

Car ces écritures sont intrinsèquement liées à l’humain — sa complexité, sa mouvance — au fait qu’un professionnel entre en relation avec une personne au sujet de qui il devra écrire pour rendre compte du travail qu’il aura mené avec elle, ainsi que de son évolution.

J’entends mes mots sortir de la bouche du juge pour enfants

Je dois avoir entre 23 et 25 ans. Je suis dans le bureau d’un juge pour enfants, où j’accompagne une adolescente et sa famille pour la révision annuelle du dossier de placement de la jeune fille. Cette jeune fille — je me souviens, étonnement après tout ce temps, de son prénom ; Yolande — doit avoir entre 16 et 17 ans. Elle a été confiée à l’Aide Sociale à l’Enfance par ce juge dans le bureau de qui nous sommes. L’Aide Sociale à l’Enfance m’a, à son tour, confié le suivi de Yolande afin que je trouve des personnes qui l’accueillent et lui permettent de se stabiliser, de grandir.

Mais Yolande fugue, sans arrêt. Elle s’allonge au milieu de la Nationale qui traverse les Landes juste après que je l’aie accompagnée dans un lieu de vie tenu par des adultes compétents, au centre d’un airial. Yolande fugue et je viens et j’essaye de convaincre les adultes de la garder encore un peu, mais une ado qui s’allonge, comme ça, au beau milieu d’une route, ça en effraye plus d’un.

Yolande fugue, je lui cours après en quelque sorte et je raconte ça dans mon rapport — que raconter d’autre ? Je raconte aussi la violence qui explose dans sa famille chaque fois que Yolande y retourne, et ses fuites, et ma course, et mes tentatives pour trouver un lieu où elle pourrait enfin accepter de se poser. Je raconte tout cela au juge dans mon rapport. J’apprécie ce juge — il est humain, jamais énervé avec les jeunes, jamais méprisant avec les familles –, et lui aussi apprécie mon engagement dans le suivi des jeunes. Est-ce pour cela ? Le juge se met à lire mon rapport à haute voix, à Yolande et à sa famille, là, dans son bureau. J’entends mes mots sortir de la bouche du juge et je les vois tomber dans les oreilles de Yolande et de ses parents.

Nous sommes dans les années 85. La terre ne s’ouvre pas sous mes pieds, les parents ne m’agressent pas. J’ai la chance d’aimer écrire et de savoir qu’écrire est le lieu où se construit ma pensée. L’expérience n’anéantit pas mon écriture mais elle transforme en profondeur la perception de ma posture lorsque j’écris : j’ai, depuis, toujours associé les personnes au sujet de qui j’écrivais à l’élaboration de mes rapports.

Il faudra attendre 2002 avant que la Loi n’instaure ce principe en règle : les dossiers des personnes suivies leur sont désormais accessibles si elles en font la demande. On parle de respect des usagers.

L’écriture, une dimension essentielle du travail avec l’humain

Écrire engage la responsabilité du professionnel qui écrit, demande l’implication de la personne, de ses façons de penser, de son rapport à la langue. Or l’écriture professionnelle peine à frayer son chemin sous le poids des injonctions de distance et de neutralité qui la figent. Blocages d’écriture, résistances à dévoiler sa pensée, recherche d’une écriture neutre, freinent l’appropriation de l’acte d’écrire.

Écrire génère une pensée de l’autre et de soi engagés dans une relation, déplace les représentations. Il faut rendre compte d’une réalité humaine sans la trahir, relater le travail en évaluant sa propre action, tenir compte du respect de la vie privée et de la confidentialité des informations recueillies. Il faut aussi écrire pour autrui en s’adressant à des lecteurs multiples, sachant que les écrits ont des conséquences déterminantes pour les personnes concernées.

Entre les personnes au sujet de qui l’on écrit et celles pour qui l’on écrit, l’écriture du travail social est une affaire d’éthique. Penser les enjeux de cette écriture permet d’en considérer la place fondamentale : au cœur de la relation avec les personnes suivies. Certains l’envisagent alors comme une écriture avec autrui.

Des formations par la pratique

J’ai la chance, disais-je, d’aimer écrire et de savoir, intuitivement à l’époque de Yolande, que pour écrire il faut écrire, et qu’écrire permet de penser.

Plus tard, faisant écrire dans les ateliers, je construis cette expérience en savoirs, j’élabore des outils. Je conçois des formations qui s’attaquent aux difficultés de l’écriture en mettant les personnes en situation d’écrire et de lire leurs textes dans le cadre d’une écoute favorable entre pairs.

Ces formations permettent d’oser, d’investir l’écriture comme un espace d’exploration et de construction de la pensée au sujet d’autrui. Elles permettent aussi d’apprendre que la distance attendue dans les textes se construit une fois que ce qu’on cherche à dire a été porté à la page dans le premier élan d’écrire. Elles abordent l’écriture de façon concrète, par la pratique partagée. Elles sont un accélérateur d’écriture.

Je suis toujours saisie d’assister à la découverte des professionnels lorsqu’ils entrent dans l’écriture après avoir vérifié le cadre de confiance et la qualité de l’écoute : ils comprennent que la connaissance d’autrui est en eux, qu’elle prendra forme dans le processus de leur écriture.

La formation les accompagne alors dans la progression de leur écriture. Étape après étape on montre comment contourner les blocages, on favorise l’aventure de la pensée qui se forme au fil des phrases. Ensemble, les participants explorent la force d’évocation de leur écriture. Ensemble ils apprennent, une fois ayant écrit, à retravailler leurs textes. On analyse alors les enjeux, on voit comment affiner l’angle, affûter une argumentation, structurer l’ensemble : on apprend à retoucher ses textes en auteur conscient de leurs effets sur les lecteurs.

Une posture

Consultante formatrice en écriture, issue du travail social et thérapeutique, soucieuse de transmettre des savoir-faire construits, je propose des formations aux écrits du travail social.

picasso

Publié dans FORMATIONS | Tagged ecrire au sujet d'autrui, formation écriture, les écrits du travail social, les écrits professionnels, métier de l'humain | 2 commentaires |

Navigation des articles

Articles récents

  • Rôder autour d’une âme…
  • Écrire le voyage c’est le poursuivre
  • Nouvelle année, nouveau lieu, nouveaux ateliers
  • Notre atelier à Arles
  • Écrire à Arles en juillet
  • L’inspiration, c’est le travail
  • Préparation de l’atelier Rosenthal

Catégories

  • ACCOMPAGNER L'ÉCRITURE (15)
  • ATELIERS D'ÉCRITURE (37)
  • ÉCRIRE (29)
  • COMPAGNONS AUTEURS (34)
  • CRÉATIONS (18)
  • FORMATIONS (13)
  • NOS ATELIERS (37)
  • RÈGLES D'USAGE (1)

mots clés

Anne Dufourmantelle atelier d'écriture atelier d'écriture créative atelier d'écriture littéraire atelier d'écriture à Paris atelier d'écriture à Sète ATELIERS D'ÉCRITURE ateliers d'écriture Paris 19 Buttes Chaumont COMPAGNONS AUTEURS covid 19 création Eloge du risque fictions formation écriture fragments langage lecture littérature livre narration personnages POSTURE récit ÉCRIRE écrire en atelier écrire le monde écriture écriture des pratiques écrivain

A voir : sites amis

  • Abadôn
  • Anne Dufourmantelle
  • Auteurs contemporains
  • Carnet de départs
  • Cavalier des touches
  • Déboîtements
  • Désordre
  • Diacritik
  • En attendant Nadeau
  • Fabula
  • Fenêtres open space
  • Les outils de leslie kaplan
  • Lettre de la magdeleine
  • Matériau composite
  • Maulpoix
  • Mauvignier
  • Nicole Caligaris
  • Patrick Autréaux
  • Paul Ricoeur
  • Philippe Forest
  • Philippe Meirieu
  • Publie Net
  • Quelque(s) Chose(s)
  • Remue Net
  • Tiers Livre

Souscription au Blog par Email

Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et être notifié par email des nouvelles publications.

Powered by WordPress.com. par WordPress.com.
 

Chargement des commentaires…