Avec Laurence Tardieu
J’ouvre ma fenêtre de lectrice sur un livre tout juste paru, en ce début 2014 : L’écriture et la vie, de Laurence Tardieu. J’ouvre ma fenêtre sur cette voix qui parle d’écriture, des difficultés profondes rencontrées à écrire, de la peur de ne plus parvenir à trouver des mots à soi, du processus qu’on traverse, pourtant,
de cette traversée.
- « J’avais peur de mon propre désordre intérieur
- peur de perdre pieds. »
« Dans la vie aussi j’avais peur de perdre pied. »
« L’écriture, comme l’amour, n’a de sens que si l’on accepte de perdre pieds. De quitter le rivage.
Quitter la terre ferme, se laisser emporter. »
« Bien sûr, il y a un risque à prendre : en amour, comme en écriture, on peut y laisser sa peau. »
- mais
- « rien dans la vie – ni la pensée, ni le rêve, ni le désir, ni la volonté –, rien ne me permet de pénétrer ces espaces si ce n’est l’écriture. »
- « Seule l’écriture me donne un véritable sentiment d’appartenance au monde. »
- « Sensation aiguë, ces jours-ci, de me battre avec mon texte, de me battre avec moi-même. Mais finalement toute expérience d’écriture ne consiste-t-elle pas en ce combat ? »
« J’avais écrit juste … mais quel risque avais-je pris dans cette histoire ? »
- « combat entre soi et soi,
- combat contre sa peur, contre sa nuit,
- combat pour repousser ses propres limites, franchir des frontières intérieures, atteindre des contrées jusque là inconnues de soi,
- combat pour chercher, de toutes ses forces,
- comment être plus libre. »
« avoir osé être libre. »
« Je suis passée de la peur au désir plus grand que la peur. »
Je referme ma fenêtre sur le livre. De Laurence Tardieu, j’avais rapporté d’autres paroles lorsqu’elle racontait l’atelier d’écriture qu’elle avait proposé à des personnes en souffrance psychique.
Dans ce livre, une fenêtre donne sur des arbres et veille sur l’écriture. Oui, il y a ces peurs qui menacent avec écrire, et ce bonheur très grand, lorsqu’on accoste sur l’autre rive après la traversée.