Joie de l’énergie créatrice

Autour de moi on parlait d’une rentrée sombre, de cœurs lourds, de manque d’énergie… et puis je les ai vus, eux : les acteurs du film Guermantes de Christophe Honoré, et leur ébullition créatrice a été contagieuse.

Nous avons été enfermés, empêchés si longtemps !
Dans le film, une troupe de théâtre l’est aussi : les acteurs apprennent, après le premier confinement, en juillet 2020, que la pièce qu’ils sont en train de répéter ne sera pas jouée car rien ne peut être programmé du fait de l’épée de Damoclès qu’est cette pandémie qui court et se répand.

Pourquoi répéter la pièce si elle ne doit pas être jouée ?
Certains des acteurs menacent de quitter le navire, mais Christophe Honoré, leur metteur en scène, leur demande de rester pour mener à son terme la création de leur pièce (une libre variation autour du Côté de Guermantes de Marcel Proust) ; il leur demande de rester, de se mettre au travail – de le faire pour eux, pour lui… et pour nous, puisque ces répétitions (et bien plus) seront filmées et produiront le portrait d’une troupe empêchée qui décide de poursuivre des répétitions de manière buissonnière alors qu’elle ignore si son spectacle se jouera jamais.

Ils sont beaux, libres, talentueux et drôles – emportés par le grand vent de la création que leur insuffle leur attachement pour le théâtre. Ensemble, ils improvisent et nous transmettent leur amour du métier, de la beauté, de la littérature. Ils sont si vivants, habités par leur art – par leurs doutes et par leur art. Ensemble, dans cette belle vitalité du groupe qui construit l’œuvre en soutenant la créativité de chacun, ils rompent la malédiction qui s’était abattue sur leur création.

Alors je repense à cette phrase de Paul Audi :
« Il faut créer, au sens de ce qui est requis par la vie pour qu’elle vive, pour qu’elle puisse se réjouir de la puissance d’agir qu’elle est et ainsi persister dans son être. »

Alors je me dis que partager cette vitalité créatrice nous permettra de lutter contre la morosité pandémique. Et je repense à l’atelier Trouver sa voie dans l’écriture, qui reprendra les 30 et 21 novembre : cette joyeuse chaufferie des imaginations. Dans l’atelier aussi, il s’agit de l’énergie porteuse d’un groupe qui soutient l’inventivité de chacun.e.


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