Relire les livres d’Anne irrigue et déplace la préparation de l’atelier
“Prendre soin
Faire les gestes appropriés pour endiguer la maladie, refermer la plaie, apaiser la douleur : le soin est associé depuis le début de l’humanité à la douceur. […] La douceur suffit-elle à guérir ? Elle ne se munit d’aucun pouvoir, d’aucun savoir. L’appréhension de la vulnérabilité d’autrui ne peut se passer pour un sujet de la reconnaissance de sa propre fragilité. Cette acceptation a une force, elle fait de la douceur un degré plus haut, dans la compassion, que le simple soin. Compatir, « souffrir avec », c’est éprouver avec l’autre ce qu’il éprouve, sans y céder. C’est pouvoir se laisser entamer par autrui, son chagrin ou sa douleur, et contenir cette douleur en la portant ailleurs.”
Puissance de la douceur
Histoires de douceur, histoires de secrets, histoires de risques… Quels thèmes viendront irriguer les écritures, approfondir les personnages, dynamiser les récits qui naîtront du travail de l’atelier ?
Le secret d’une personne, « ce peut être une atmosphère, une couleur un lieu, une manière d’être. Sa manière de se tenir, d’aimer, ses lectures, ses lieux de prédilections, ses amis. Ce secret non gardé par lui bien au contraire le garde, c’est-à-dire le protège. Il est une tonalité, une musique particulière. Une signature. »
Défense du secret
Il s’agira, comme dans tous mes ateliers, de prendre soin des écritures, pas à pas, proposition après proposition, en espérant que quelque chose inconnu survienne, dont on ne prendra connaissance, comme l’écrit Anne, qu’après-coup.
“Dans la création, il est tout le temps question de ce dispositif logé en avant de soi et qui nous informe, en quelque sorte à notre insu, et se dépose sur la toile, dans la partition ou sur la page avant même que notre conscience s’y attarde ; elle n’en prendra connaissance qu’à la relecture.”
Éloge du risque